F. Ozanam

Jules : Comment t’appelles-tu ?
Je m’appelle Frédéric Ozanam. Je suis né le 23 avril 1813, à Milan où mon Père était médecin. Mes parents sont ensuite rentrés en France, et c’est à Lyon que j’ai grandi.

Charlotte : Tu te souviens quand tu avais 10 ans ? Est-ce que tu allais à l’école ?
J’ai eu la chance de grandir dans une famille unie et aimante. Je faisais du cheval, de la musique, j’allais à l’école. Mes parents étaient très chrétiens ; j’accompagnais souvent ma mère qui rendait visite à des familles dans le besoin et qui les aidait. J’ai eu la chance de continuer mes études au collège puis au lycée.

Charlotte : Tu as toujours été chrétien ?
Oui, sauf autour de mes 15 ans, où j’ai eu beaucoup de doutes. Dieu existe-t-il vraiment ? Pourquoi tant de souffrances, tant de pauvres dans le monde ? C’est mon professeur de philosophie, au lycée, qui m’a permis de retrouver la foi : oui, Jésus-Christ était bien le chemin vers la vérité que je cherchais ; je décidai alors d’écrire un livre sur la vérité de la foi chrétienne. J’y travaillerai quasiment toute ma vie !

Jules : C’est quoi ton métier ?
J’ai eu mon Bac à 16 ans et j’ai étudié d’abord le droit, comme le souhaitait mon père. Puis je suis parti à Paris, étudier l’histoire et la littérature. En 1836, je suis avocat, puis enseignant en droit à la faculté de Lyon. Un peu plus tard, j’obtiens mon doctorat de lettres et je deviens professeur à la Sorbonne, la célèbre université parisienne.

Charlotte : Est-ce que tu t’occupes des pauvres dans ton métier ?
J’ai commencé à m’occuper des pauvres quand j’étais étudiant. J’étais alors très chrétien et j’osais proclamer ma foi à tous ; je défendais ma religion quand elle était attaquée. Un jour, quelqu’un m’a dit : « Tu étudies l’histoire, le passé, tu discutes de la foi dans des salons, mais à quoi cela sert-il, alors qu’il y a tant de pauvres à secourir ? » C’était vrai ! Comment peut-on dire qu’on aime Dieu si on laisse son prochain dans la misère ? Alors, avec des amis, j’ai créé un petit groupe, appelé «Conférence de la charité ». C’était en 1833. Tous les jours, nous allons visiter les pauvres et tous ceux qui souffrent, pour les aider, les secourir, leur apporter de la nourriture et des vêtements. Sœur Rosalie, une religieuse de la charité, nous guide et nous conseille. Saint Vincent de Paul devient ainsi notre modèle.

Jules : Est-ce que tu pries ?
Dans nos petits groupes, les « conférences », nous nous retrouvons toutes les semaines pour lire l’Evangile et prier. Jésus-Christ nous donne alors la force d’aller vers les plus pauvres, et les pauvres à leur tour nous conduisent vers le Christ… Je rêve d’une société où ceux qui sont heureux vont vers les malheureux, où les riches et les pauvres se rencontrent.

Charlotte : Tu aimes tellement Jésus. Tu es devenu prêtre alors ?
Mon métier de professeur de lettres me passionnait, mais je sentais un grand vide dans mon cœur, que ni l’amitié, ni les études ne pouvaient combler. Fallait-il devenir prêtre ? J’étais indécis, jusqu’au jour où j’ai rencontré Marie-Joséphine. C’est avec elle que je voulais vivre. Nous nous sommes mariés et nous avons eu une petite fille, Marie, en 1845. Avoir une famille a été un grand bonheur pour moi.

Jules : Tu t’es occupé des pauvres pendant toute ta vie ?
Oh oui ! J’avais décidé de consacrer ma vie à chercher la vérité : c’est à la charité, aux autres, que cela m’a conduit. Les petits groupes que j’ai créés deviennent la Société Saint Vincent de Paul et de plus en plus de gens nous rejoignent. A cette époque, j’interviens beaucoup dans les journaux et partout pour dénoncer les conditions de travail des ouvriers et faire des propositions de loi pour améliorer leur vie. Je voyage, je prépare mes cours et je visite toujours les pauvres sans relâche.

Charlotte : Tu es mort jeune ou vieux ?
Je suis mort assez jeune, en 1853, suite à une longue maladie. J’avais 40 ans. Le pape Jean-Paul II m’a proclamé bienheureux en 1997. Moi, je n’ai rien fait d’extraordinaire. J’ai été heureux de vivre dans mon époque et de pouvoir faire du bien autour de moi. C’est cela être chrétien.

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